La politique est l’objet de critiques récurrentes.
Au pays des Lumières et de la Liberté, Egalité, Fraternité, la chose est courante. Critiques récurrentes mais surtout virulentes en direction des élites républicaines, c’est un fait nouveau, de plus en plus vif, plus violent qu’autrefois.
Les députés, en particulier, concentrent beaucoup de reproches. Ils sont souvent considérés comme des opportunistes autocentrés, carriéristes et hors-sol, à tout le moins éloignés des préoccupations de leurs concitoyens. On l’oublie, mais la fonction essentielle d’un député est parfois de servir de responsable sacrificiel en cas d’échec collectif.
Un député en devient parfois réduit à un objet médiatique, un symbole lointain. Mais au fond qui est-il ? Qui est-elle ? Que fait-il au juste? Et son parcours ?
L’appareil photographique ne peut répondre intégralement à ces questionnements,… s’il le fait, c’est à sa manière.
Le principe du portrait photog est de faire face à une personne dans sa singularité et son entièreté. Cette personne fait face à l’objectif. Debout.
J’ai rencontré des députés toutes étiquettes confondues pour leur tirer le portrait, en ayant une démarche en décalage des travaux journalistiques habituels.
Pour cela, j’ai établi quelques principes de prise de vue qui m’ont permis d’installer un climat particulier.
J’avais deux demandes :
– Qu’ils choisissent un lieu, principalement dans leur circonscription. Certains y ont attaché beaucoup d’importance me conduisant là où ils ont grandi ou bien sur un lieu qui a compté dans leur carrière. D’autres m’ont donné rendez-vous à portée de leur agenda, au coin de la rue, devant une école, dans un parc, des décors dessinant un paysage de la France et des Français,
– Qu’ils écrivent un texte sur leurs rêves à 20 ans. Un texte court ou long selon leurs envies. Quelques lignes de réflexions qui ont dû trotter dans leurs têtes le reste de la journée. L’effet rétroviseur.
Pour obtenir ces portraits particuliers, les députés se sont pliés à des consignes particulières, car assez inconfortables pour eux : ne pas sourire, laisser leurs mains tranquilles, se tenir debout dans un équilibre instable ; mon but était de leur faire oublier leur rôle public, et ainsi mettre en évidence la personne simple, unique.
A 20 ans, je rêvais encore de devenir danseuse.
Bercée dans mes rêves d’enfance, le ballet, l’opéra, je voulais poursuivre le travail, l’effort, le dépassement de moi-même, dans la danse, classique, moderne, hip-hop… En partageant cet art, en vivant les émotions, en me sentant libre et forte.
Violette Spillebout 23.01.2024
Entrer dans l’histoire, et la faire.
Déjà à 20 ans, j’avais compris que tout se terminait …mal.
Que la vie était la plus belle des farces mais que sa fin était inéluctable.
Alors, je voulais en rire, entraîner les autres à en rire avec moi.
A 20 ans, je m’imaginais donc comédien … pour m’évader et permettre aux autres de s’évader avec moi.
Finalement, quelques années après, je suis bien sur des scènes, politiques ou médiatiques et si, je l’espère, je n’entraîne personne à rire (!!), j’espère entraîner le plus grand monde à réfléchir …
Sébastien Chenu,
2.XII.23 à Denain
À 20 ans, passionné par l’Histoire du monde, j’avais le rêve d’être immortel au sens de pouvoir traverser le temps à l’infini et de continuer à la suivre. Doux rêve, bercé d’illusions par la réalité qui nous rattrape au fil des ans. En fin de compte, je me suis aperçu que j’avais tort.
C’était pourtant beau de rêver !
À 20 ans, j’avais aussi le rêve de m’engager au service de mon pays, la France. On peut s’engager de différentes façons. Militaire, gendarme ou pompier et même en sportif accompli.
j’avais moi choisi l’engagement politique dès l’âge de 18 ans, pour mes compatriotes, vibrant chaque fois en entendant la voix et lisant les écrits du général de Gaulle, que je n’avais pourtant
pas connu de son vivant, il m’aura manqué sept ans… Cet engagement que je rêvais purement local pour un département et une ville que j’aime et qui m’ont vu naître, l’Aisne et Laon, m’auront
dans l’intervalle porté à l’Assemblée nationale comme député de l’Aisne… Je n’avais pas eu ce rêve…
À 20 ans, en fin de compte, on a parfois des rêves qui ne s’accompliront jamais et des rêves que l’on a jamais eu qui deviennent réalité ! Un vrai paradoxe pour finalement dire qu’il faut prendre le temps de rêver et pas seulement à 20 ans…
A 20 ans, je partais vivre 1 an seule aux Etats-Unis. Une période propice pour penser à mes envies, mes idéaux, mes engagements.
Engagée très jeune, je voyais la politique comme la clé pour contribuer à une société plus juste et équitable.
L’éducation était déjà pour moi un pilier essentiel pour ce monde équitable auquel j’aspirais. Je rêvais d’un système éducatif où chaque enfant aurait la chance de réaliser son potentiel et de contribuer activement à la société.
L’urgence écologique me frappait aussi déjà avec force. L’orientation de notre société vers une approche plus respectueuse de l’environnement était un moteur pour agir, au-delà de tous clivages.
Et tant d’autres sujets encore, nourrissaient ce besoin en moi de m’engager, d’être utile aux autres.
Finalement, en revisitant mes rêves de 20 ans, je mesure le chemin parcouru tout en restant fidèle à mes valeurs et mes idéaux, à mon désir d’avoir un impact positif sur notre société.
Ces rêves continuent de guider mes pas au quotidien sur ce chemin encore long mais si enrichissant et prometteur pour notre futur. Et je mesure la chance qui est la mienne de réaliser ce rêve.
Julie Delpech
En l’an 2000, j’ai 20 ans. 4 petites phrases en tête ont jalonné mes 20 premières années : « prend ta place sans écraser les autres », « Faut d’tout pour faire un monde », «la vie c’est l’choix », « on a qu’une vie, elle est précieuse ». Et 1 phrase de Walt Disney dont j’ai fait mienne : « If you can dream it, you can do it. ». Je suis en histoire, je choisis de ne pas choisir un métier, mais de travailler dans des domaines engageants pour notre société. Deux sujets m’animent particulièrement : la place de la femme dans la société et la transmission de notre histoire, pas en mode naphtaline, mais pour participer à casser le cycle de répétition de l’histoire de l’humanité qui ne sait pas préserver la paix éternellement. Mon rêve est plus une projection d’engagement pour les autres. Mon ambition, elle est pour les autres ; que chacun s’y retrouve sans brutaliser son prochain, sans injustice pour sa voisine, son voisin.
Pour tout bagage on a vingt ans
On a des réserves de printemps
Qu’on jetterait comme des miettes de pain
A des oiseaux sur le chemin
Quand on aime c’est jusqu’à la mort
On meurt souvent et puis l’on sort
On va griller une cigarette
L’amour ça se prend et puis ça se jette
Pour tout bagage on a vingt ans
On a une rose au bout des dents
Qui vit l’espace d’un soupir
Et qui vous pique avant d’ mourir
Quand on aime c’est pour tout ou rien
C’est jamais tout c’est jamais rien
Ce rien qui fait sonner la vie
Comme un réveil au coin du lit
Pour tout bagage on a sa gueule
Devant la glace quand on est seul
Qu’on ait été chouette ou tordu
Avec les ans tout est foutu
Alors on maquille le problème
On se dit qu’il y pas d’âge pour qui s’aime
Et en cherchant son coeur d’enfant
On dit qu’on a toujours vingt ans…
20 ans. La découverte de l’indépendance et la cascade de rêves qui vont avec. De jour, comme de nuit, autant de rencontres qui forgent imperceptiblement ce que je suis et ce que je deviens. Des amitiés qui me font découvrir une multitude de mondes et de vie jusqu’alors inimaginables. La promesse d’une vie palpitante et débordante de possibilités.
Mes rêves de 20ans!
D’abord apprendre, découvrir et être utile aux autres.
Venant de Grèce, La France m’a permis de prendre mon envol
À 20 ans, je tournais une page sur mon enfance heureuse où la lecture, mode et musique était omniprésente, entourée de femmes Grand-mères, mère pour reprendre le verger familial.
Rien ne me prédisposait à rentrer en politique.
D’ailleurs, je considère qu’être politique n’est pas une fin en soi, et que nous le sommes tous, ou que nous le devrions. L’Humain a toujours été au centre de mes priorités, et j’ai eu conscience de nos différences dès le plus jeune âge c’est pourquoi j’ai toujours rêvé d’un monde meilleur, pour tous, le temps de notre passage sur cette Terre.
J’ai toujours été convaincu que nous devrions additionner nos différences pour qu’elles deviennent des richesses, des forces à partager.
Vivre Ensemble, Libres dans le Respect de chacun est au cœur de ma vie.
Eric
À 20 ans, et même avant, je rêvais d’être journaliste, pour témoigner, partager, dénoncer, raconter.
J’ai réalisé ce rêve différemment en m’engageant pour les autres, pour changes les choses, dans ma ville, dans la vie des habitants, pour améliorer leur quotidien, pour les aider, tout simplement.
Depuis mon enfance, je suis passionné par l’histoire. Tout en jouant du piano, je voulais faire des études, découvrir le monde. À 20 ans, entre le désir de vivre tout simplement et l’envie de tirer des plans sur la comète, j’imaginais déjà que tous les changements importants commençaient dans les lieux de vie, et que chaque bâtiment était en soi porteur de significations, au-delà de leur valeur purement fonctionnelle.
Je rêvais de faire de la ville du Teich, en Gironde, un lieu de rencontre et de partage dans lequel impliquer et faire participer les habitants dans l’aventure d’un destin collectif. Je songeais à l’adéquation entre bâtir et habiter, à la cohérence entre l’intégration de chacun, la diversité, la proximité et l’harmonie entre développement et nature.
Je crois encore aujourd’hui que l’environnement urbain permet de se construire une image du monde. Et cette image reste complexe, car elle évolue et change. Mais elle doit toujours se comprendre en termes de dimension historique, identitaire, temporelle, sociale et culturelle.
Cette réflexion ne m’a jamais quitté. Elle m’a mené très jeune vers la politique et m’a donné le moyen de me rendre utile et de servir ma ville, Sanguinet, les Landes et mon pays.
Fabien Lainé
À 20 ans, et même avant, je rêvais d’être journaliste, pour témoigner, partager, dénoncer, raconter.
J’ai réalisé ce rêve différemment en m’engageant pour les autres, pour changes les choses, dans ma ville, dans la vie des habitants, pour améliorer leur quotidien, pour les aider, tout simplement.
À 18 ans, et depuis l’âge de 6 ans, je voulais être pilote de ligne ! Voyager, découvrir le Monde, comprendre d’autres cultures, parler des langues étrangères… le grand rêve de toute ma jeunesse dans mon petit village de 3000 habitants, CIVRAY, sur le fleuve Charente, mais dans le département de la Vienne.
Faute de recrutement à l’École Nationale de l’Aviation Civil (ENAC) à la fin des années 70, il en sera autrement. Je parcourrai bien le monde, j’apprendrai des langues, je découvrirai des peuples et des cultures, mais pour la diplomatie économique française à l’étranger, au service de nos PME et des investisseurs étrangers.
Je ne piloterai donc jamais d’avion, mais j’en prendrai beaucoup !
Pascal
Un autre monde est possible.
Ce sont les hommes et les femmes qui font l’histoire mais dans des conditions qu’elles et il n’ont pas choisies.
Quand j’avais 20 ans, je n’étais pas très original: je rêvais juste de changer le monde. J’étais étudiant, boursier, résidant en « cité U », modeste sans être vraiment précaire, je voyais les injustices, les difficultés supplémentaires pour les étudiants étrangers, la concurrence libre et non faussée s’installer dans les fac… Bref, je suis devenu syndicaliste à plein temps. Et puis vint le 21 avril 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour des présidentielles : définitivement, j’ai acquis la conviction que la bataille devait être sociale, culturelle et politique. Mais je ne voulais pas en faire un métier, seulement un engagement nécessaire. Mon métier, ce serait « instit »; et c’est ce que j’ai fait durant 15 ans, tout en m’investissant beaucoup sur mon temps libre. J’adore mon métier d’instit, qui est aussi une façon de « changer le monde » (ou du moins de l’embellir); aujourd’hui je suis député, pour 5 ans, et j’y mets autant de passion. Je crois toujours qu’il faut se battre pour ses idées, mais j’ai aussi découvert que beaucoup de solutions sont là, pour peu qu’on veuille les voir.
Mes rêves, mes ambitions quand j’avais 20 ans, c’était d’être enfin indépendante, de voler de mes propres ailes. Je voulais être utile et très immodestement changer le monde, ou en tout cas, je n’étais pas résignée à prendre les choses telles qu’on me les présentait. J’avais soif de justice et j’étais déçue que l’on me rappelle sans cesse que je n’étais qu’une jeune femme. Je n’avais aucune idée du métier que je voulais faire, ce qui m’angoissait beaucoup. Je crois que je voulais être là où on ne m’attendait pas, je crois que je voulais avant tout exercer ma liberté !
A 20 ans, Je rêvais de partir en Afrique faire l’humanitaire. Finalement ce fut un tout autre voyage qui m’attendait, bien plus près, au coeur de ma commune : d’abord responsable d’eux pendant les vacances en tant qu’animatrice, je m’engageais à les suivre dans leurs apprentissages fondamentaux en tant que professeur des écoles en zone d’éducation prioritaire. J’ai toujours été convaincue que c’était par nos enfants que tout commençait. Après quelques années d’enseignement, je me lançais dans l’associatif pour défendre le droit des enfants handicapés. Inspirée par cette enfance fragilisée, je fondais un centre de loisirs qui accueille autant d’enfants ordinaires que d’enfants extra ordinaires, près de Grenoble. Depuis, je ne cesse de m’engager pour les personnes en situation de handicap au point aujourd’hui de pouvoir les soutenir sur le volet législatif. Je suis fière de cette nouvelle mission qui aidera à penser une place réelle à ces personnes dans notre société.
L’année de mes 20 ans, je poursuivais des études de droit et le rêve utopique qu’une fois à la tête de l’ONU, je pourrais mettre fin à tous les conflits armés du monde entier. Je poursuivais un rêve de paix … La paix n’est pas là, toujours pas. Mais j’espère toujours …
À 20 ans je me voyais marié, avec des enfants, et vétérinaire! C’est en partie réalisé, je ne suis pas vétérinaire ma cardiologue!! Une chose est sûre, je me voyais certainement pas en député… Comme quoi la vie peut être pleine de surprises et surtout vécue en expériences du moment qu’on fait des choses avec passion et conviction.
A vingt ans, la passion de la politique m’habitait déjà depuis longtemps …. Elle guidait mes lectures, mes études, mes rencontres. Mais mon futur métier, non ! Sauf à considérer que le journalisme et la politique sont cousins intimes. Pourquoi avoir attendu mes 59 ans pour que la vie me permette de réaliser ce rêve ? Sans l’avoir voulu, sans l’avoir prévu, sans l’avoir attendu. En 2017, l’exceptionnel s’invitait dans la vie politique du pays. Et, tel une bombe à fragmentations, l’immense venait bouleverser des destins individuels. Dont le mien. Un mystère que je n’ai pas fini d’élucider. Paris, le 31 mars 2023, Gilles le Gendre
À 20 ans, je rêvais d’être propriétaire d’un hôtel à la montagne et de travailler dans l’informatique. Je n’ai fait aucun des deux!! Mais j’apprécie la vie comme elle vient.
Elle croyait qu’on était égaux, Lily
Au pays d’Voltaire et d’Hugo, Lily
Elle aimait tant la liberté, Lily
Elle rêvait de fraternité, Lily
A 20 ans, je n’avais qu’une envie : vivre tout simplement. Je ne faisais aucun plan sur la comète.
C’était un moment d’insouciance…
Peut être, tout de même, découvrir le Monde.
A 20 ans, tout le monde a des rêves à priori plein la tête. Etait-ce pour autant mon cas ? Mon frère et moi avions eu une vie tellement riche depuis notre naissance grâce à des parents expatriés que notre retour en France fut teinté à la fois d’espoir et de déception. Espoir que ce grand pays qu’est la France soit à la hauteur de ce que les gens à l’étranger nous avaient renvoyé comme image. Déception finalement qu’elle ne le fut pas. Déjà fin des années 70, j’avais découvert un pays beaucoup moins ouvert que sa légende de « Pays des Droits de l’Homme » le laissait entendre. Dès lors ma vie ne fut que quête d’absolu et impérieuse nécessité d’être au service des autres.
Mes rêves à 20 ans? Faire de la prospective a posteriori, c’est un peu tricher! Pas sûr d’avoir eu des rêves bien ancrés à cet âge, mais une curiosité de tout et de tous. Une capacité d’étonnement. Quelques (dizaines) d’année plus tard, mon parcours est avant tout une suite de rencontres et d’aventures. C’est peut-être aussi pour cela, en plus d’un engagement toujours présent, et dont je ne sais pas identifier l’origine ou le moteur que j’ai souhaité devenir député. Peut être une forme d’aboutissement de mes rêves, insoupçonnés à 20 ans! Rester curieux et toujours être à la rencontre…
Je rêvais de beaux voyages à l’étranger.
Mes parents seraient immortels et mes amours toujours présents. La découverte d’une machine à remonter le temps pour réparer et changer nos erreurs et celles de l’humanité.
Comme dirait Marcel Pagnol, telle est la vie des hommes : quelques joies très vite effacées par d’inoubliables chagrins. Il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants.
Saisissons le bonheur à pleines dents dès que nous pouvons!
Un soir d’hiver, une émission sur France inter dans la voiture. J’écoute, subjugué un juge pour enfant décrire son quotidien. L’humanité, le soucie de l’individu, la misère et le droit qui cohabitent. Une vocation nait. Finalement, j’ai fait autre chose, mais je ne m’en suis jamais tout à fait éloigné.
À 20 ans, mon rêve était de voyager, découvrir le monde et d’autres cultures. Je n’avais jamais eu l’occasion de prendre l’avion ou de partir à l’étranger et je voulais absolument le faire! J’encourage toutes jeunes filles à faire des études, des sciences et pourquoi pas ingénieur informatique comme moi! J’ai pu travailler en Californie, au Japon, au Portugal et visiter des dizaines de pays. Si je termine en politique, c’est pour défendre mes valeurs, transformer notre pays et redonner de l’espoir aux jeunes. J’ai pu réaliser mes rêves grâce à l’école, à ma formation, à mon métier! Alors vous aussi : RÊVEZ! OSEZ! « tout est possible! »
A vingt ans, j’avais deux rêves. Celui de réussir mes études de médecine et devenir un bon médecin qui soigne, soulage, conseille, console, les patients. J’avais aussi celui de réussir ma vie personnelle avec celle qui était ma petite amie et allait devenir mon épouse – et l’est encore -, avec le projet de fonder avec elle une famille et d’avoir une vie heureuse.
On dit toujours que 20 ans est le bel âge celui de l’insouciance, de l’optimisme, du « tout est possible ». En fait, au début des années 90, sans être angoissé, j’étais préoccupé par la réussite de mes études. Mes parents faisaient des sacrifices pour me permettre d’aller à la fac; il fallait que ce ne soit pas en vain. À 20 ans, je me voyais donc bien géologue ou historien. Mes voyages en famille depuis mon plus jeune âge à travers le pourtour méditerranéen m’ont donné la passion des vieilles pierres des sites antiques, des tombeaux anciens : je me voyais en Hourand Canter! À 20 ans, je m’imaginais également musicien. Pratiquant la trompette depuis mes 6 ans et ayant acquis un niveau honorable, la musique était une autre part de ma vie. Classique, variété, jazz tous les styles m’intéressaient . Je m’imaginais bien en Mile Davis! À 20 ans enfin, je souhaitais ardemment renforcer notre amour avec la femme de ma vie, pour un jour fonder une famille. Et pourquoi pas père de 4 enfants?!
À 20 ans, je vivais à fond, je ne rêvais pas… J’aimais les défis, le sport, faire 10 choses à la fois, commencer plusieurs romans… en même temps… et les finir… J’aimais rire, vivre au jour le jour… Par contre, j’adorais rêver la nuit et raconter mes rêves…
1985 : 20ans! Mon rêve est de m’installer en cabinet libéral de ,Masso Kinésithérapie ou le choix n’est pas encore fait, de suivre une équipe sportive de haut niveau. Bénévole au sein de deux associations, combat contre la lèpre de Raoul Follereau et recherche de dons pour lutter contre la mucoviscidose, je suivais et participais à mon niveau aux actions caritatives, en Afrique notamment. Intéressé par la politique en général de par ma famille (un père engagé quelques années au niveau local et le 20h télévisuel familial), la lecture quotidienne ou presque, du Monde ou du Figaro, enrichissait ma connaissance générale des sujets
Le rêve de mes 20 ans, c’était de faire bouger les lignes, de changer le monde pour le rendre plus juste et plus prospère, sans savoir exactement comment m’y prendre, par la réflexion ou l’action. 20 ans plus tard, c’est par la recherche universitaire et par l’engagement politique, qui s’enrichissent mutuellement, que j’ai trouvé le moyen de me rendre utile et de servir mon pays..
J’aurais aimé être journaliste pour l’envie de découvrir et d’être témoin de l’actualité. Finalement j’en suis devenue un acteur.
Un député ne peut être hors sol. L’exigence absolue est la proximité.
À vingt, je rêvais comme beaucoup de changer le monde. Éduqué très tôt à prendre des responsabilités, notamment dans le sport, je me suis retrouvé à 20 ans à travailler dans une auberge de jeunesse à Paris. Au contact des jeunes « Sac à dos, Poils aux pattes », j’avais une fenêtre d’ouverture sur le monde. Elle m’a conduit à rêver d’un autre monde, et à m’engager dans l’éducation populaire. J’ai cru en l’altermondialisme, j’ai rêvé d’un mouvement de fond. Je ne peux pas vraiment dire qu’il ait eu lieu. Je rêvais aussi de partir vivre une expérience de vie au Chili, pays qui me fascinait par sa forme, d’Ushuaïa au désert d’Atacama et à la Cordillère des Andes. Mais aussi par son histoire et cette éducation populaire que je découvrais. Mes rêves étaient déjà façonnés par l’engagement, valeur familiale, inculquée parfois au forceps.
A 20 ans, je rêvais d’être écrivain, d’avoir une maison en toscane et de retrouver la trace de mon grand père paternel en Russie. 20 ans plus tard, ces rêves restent intacts. Marie.
Que reste-t-il de mes vingt ans? L’énergie, le goût d’apprendre et de comprendre. La bonne humeur et une très grande envie de s’engager et de servir.
Dans ma vie privée et dans ma vie professionnelle, j’ai toujours eu à cœur de mettre en avant les valeurs, de transmission de partage et de pédagogie. Lorsque j’avais 20 ans, je rêvais d’être conférencière afin de diffuser le savoir auprès de tous.
20 ans à l’orée de l’an 2000. Un nouveau millénaire s’ouvre.
Sur les écrans, dans les journaux, on ne parle que du bug…
Je n’ai pas vraiment peur. Ce n’est pas de mon âge. Plutôt enthousiaste d’avoir la chance de vivre cet incroyable moment… À 18 ans, tout juste majeur, j’ai déjà connu les concerts de klaxon inusuels et tonitruants sur la si tranquille « place du jet d’eau » de Laval. Il y a même, je me souviens, un supporter éméché et brailleur qui se crapahute sur le capot d’une vieille voiture : la France est championne du Monde!
Je suis plutôt gâtée par les chiffres… 10 ans en 1989 et pour la première fois, un face-à-face avec l’Histoire extrêmement marquant : bicentenaire de la Révolution, chute du mur, mares de sang des Ceaucescu. Je suis abonnée au « Journal Des Enfants ». Mon gout pour l’histoire et l’actualité n’a jamais cessé.
J’ai 20 ans. Fille de paysan. Bac +2 après deux ans de prépa. Intensité maximale! Je viens de m’offrir un break de trois semaines aux États Unis pour rejoindre une Américaine rencontrée au lycée et bénéficier de ma première véritable immersion en anglais. J’étais, en khâgne, entourée de jeunes bilingues… Pas du même milieu social. Rompus aux séjours linguistiques. Difficile. Mon accent forcément pas terrible. Et c’est un euphémisme… J’ai toujours travaillé l’été depuis mes 16 ans. Le castrage de maïs puis l’usine. Jamais partie à l’étranger en dehors de deux voyages scolaires. Une partie de mes économies ira vers ce périple fou… Ma mère ne veut pas me laisser partir seule… Chiche je l’embarque! c’est son premier voyage à l’étranger… Mille souvenirs, mère/fille, pour la vie.
Voilà un de mes rêves sans doute réalisé : voyager. Je n’avais pas la chance de partir comme les autres en vacances. On grandit avec un manque sans doute même si grandir au grand air, au milieu des champs, est une chance inouïe. Je fais cour avec les arbres, la mare, le bruit du vent; je ne vivrai pas ailleurs. Ou alors pas très bien. Des rêves j’en ai fait d’autres. Réussir mon concours, devenir professeur. Je faisais déjà l’école à mes poupées petite… Et puis ils m’ont tellement encouragée, portée, mes professeurs. La gamine si timide et insouciante. Je leur dois bien ça. Je veux à mon tour aider des gamins à se construire un avenir. C’était le rêve de ma mère avant moi. Il faut parfois plusieurs générations pour que les rêves se réalisent.
Dans les rêves il n’y a guère de difficultés : en 2001, je découvrirai l’envers du décor de ce métier… L’énergie qu’il faut déployer en permanence, la préoccupation permanente qu’on se fait pour tous nos petits protégés qu’on voudrait voir tous réussir, l’animosité quand même de l’« extérieur » qui ne nous renvoie que nos vacances à la figure, sans savoir qu’on donne le maximum pour la jeunesse de notre pays, nous qui sommes si conscients d’avoir entre nos mains une partie de son avenir. L’âpreté du concret n’a pas rendu mon rêve moins beau… Mais certainement, je ne serai plus aussi « fleur bleue » que mes amis aiment à me définir. J’ai laissé une partie de mon insouciance à découvrir la vraie réalité des inégalités sociales, territoriales , qui commencent si tôt, et sont comme accrues par les années : l’école est un rempart, une digue contre les assauts d’un déterminisme social extrêmement fort, mais parfois pas suffisamment étayé.
Ai-je d’autres rêves? À 20 ans, j’ai l’ambition modeste. Être déjà à mon âge en bonne santé n’était pas forcément écrit à l’avance. Je ne souhaite que la bonne santé de mes proches. j’en ai perdu trop jeune… J’ignore parfaitement, à ce moment-là pour le moins, que mon chemin empruntera les voies rudes de la politique. Les livres m’amènent sans cesse à explorer l’humain, l’histoire. Sans doute, en 2000, il y avait quelque chose d’écrit là, dans mon histoire… Mais jamais ce ne fût un rêve. Plutôt la réalité qui m’a… rattrapée!
« La maladie est un exhausteur de vie». C’est à peu près ce que j’ai compris de la traduction par Deleuze de la pensée de Canguilhem. Et celle-ci – qui m’atteint à l’âge de 30 ans – aura défini mon « après », bien que celui-ci était enfoui inconsciemment dans mon « avant ». Ce moment de bouleversement est celui où j’opte pour devenir ce que je souhaitais – et que j’avais observé chez mon père – être utile et au service du plus grand nombre. A l’heure de n’être plus totalement jeune, ni encore assez expérimenté, j’ai osé ouvrir des fenêtres qui derrière moi, autour de moi, cloisonnaient mon univers restreint. Et cette aventure publique m’aura conduit à des responsabilités que je n’imaginais que réservées à d’autres. Issu de nulle part, j’ai compris de cette expérience, que c’était le cas du plus grand nombre d’entre nous. La volonté, les circonstances, l’honnêteté envers soi, la probité et une part de chance aussi – surtout – sont les armes nécessaires pour satisfaire sa pleine réussite. Il faut aider et accompagner toutes celles et tous ceux à se réaliser. C’est ce que j’essaie simplement de faire.
« Devient qui tu es»–Voir le texte de Richard Ramos
Quand j’avais vint ans, je rêvais certainement de jouer au rugby en équipe de France … Mais je rêvais également et plus sûrement, de m’engager dans du « vivre ensemble ». J’avais mis entre parenthèses des études scientifiques qui me semblaient trop « sur des rails ». J’allais partir pour deux ans au Cameroun (Service National Volontaire) et je me voulais « disponible », sans doute plus que « libre ».
A 20 ans mon rêve était de parcourir le monde à vélo en été et faire de la compétition de ski en hivers.
A 20 ans, j’étais passionné de politique et j’animais des débats sur des radios libres.